Quoique je ne sois pas spécialement à l'affût lors de mes lectures récréatives, l'une des coquilles sur lesquelles je tombe très souvent porte sur la confusion entre "quoique", en un seul mot, et "quoi que", en deux mots, occasion d'autant de "couacs" orthographiques.
L'encadré ci-dessus est extrait d'un génial dictionnaire de l'orthographe et de l'expression écrite (Le Robert, épuisé depuis trop longtemps) dans lequel, quoi qu'il arrive, je trouve toujours la solution à mes hésitations.
De fait, "quoique" (conjonction) a un sens proche de "bien que", comme dans l'exemple, "quoique malade, il voyageait beaucoup", alors que "quoi que" signifie "quelle que soit la chose que", en particulier dans l'expression couramment employée, "Quoi qu'on en pense" (ou encore : quoi que nous en pensions).
S'ajoute à cette règle souvent oubliée la question de l'élision, autrement dit des apostrophes. Quoique (tout comme lorsque et quelques autres) gagne à ne pas être suivi d'apostrophes dans nombre de cas, pour faciliter la lecture. Les avis sont partagés, il n'y a pas de consensus absolu, mais je trouve, pour ma part, plus élégant de ne l'élider que devant il(s), elle(s), on, un et une (quoiqu'elle…), et de ne pas placer d'apostrophe avec d'autres mots, comme dans "quoique en danger" ou "quoique imbécile" par exemple…
Lors d'une discussion récentes avec des auteurs, ils m'ont signalé une autre coquille fréquente qui oppose les deux sens du mot "quelque(s)", selon qu'il est employé comme adjectif (indéfini) ou comme adverbe.
L'usage le plus courant est bien sûr "une petite quantité, un certain nombre de", et le mot est alors au pluriel, comme dans "quelques jours". Mais il existe un autre usage, bien commode pour éviter d'abuser des "environ" et autres "à peu près", qui est l'adverbe, et celui-ci est alors invariable.
Si vous écrivez "Villeurbanne compte quelque 160000 habitants", vous ne dites pas que la ville compte peu d'habitants ("quelques-uns") mais bien que le nombre est approximatif.
Enfin, le "quel que" abordé ensuite par le même dictionnaire nous renvoie au début de ce billet. "Quel que soit", tout comme "quoi qu'il en soit", s'écrivent bien avec des pronoms relatifs (deux pronoms considérés comme un seul).