Coup de poignard dans le dos en pleine crise
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Une pétition a été mise en ligne sur Change.org
INFO MARS 2021 : Si vous êtes professionnels, contactez le service ad hoc de la Poste, il est désormais possible de commander des enveloppes suivies prépayées au tarif 2020. Les éditions AO remercient sincèrement «HK» pour les avoir conduites dans le labyrinthe des tarifs… jusqu'à bon port !
En fin d'article : Proposition d'action : “Joyeux Noël, la Poste !”
Rendez-vous en fin de ce “post” pour une action symbolique. Mais auparavant, expliquons-nous.
Je connais le syndrome "TLDR" = "Too long, didn't read". Néanmoins, les 5 minutes nécessaires à la lecture de cet article vous seront utiles.
Quel est le problème ?
Le Diable de Montchat, de Jacques Morize, format 13 x 20,5 cm, 272 pages, 275 g
Rappelons que le livre est un produit relativement lourd au regard de son format : rarement moins de 250 grammes, plutôt 300 à 450 grammes.
Une “évolution”… terriblement régressive !
Vous connaissez la formule : “Nos conditions de vente évoluent”.
Quand on lit cela, il faut s'attendre au pire !
Quid de la lettre affranchie avec des timbres “rouges” ?
La lettre prioritaire, dans sa tranche 500 grammes, demande 6 timbres “rouges”, soit 6,96 € (sans TVA récupérable), auxquels il faut ajouter le prix d'une enveloppe matelassée et une étiquette suivie à 0,50 €, soit 7,70 € au minimum.
Quand un éditeur autodiffusé envoie un livre à un libraire, quelle sont ses contraintes ?
Voici un exemple pour un livre vendu 20 € (*) prix public.
1. La remise consentie aux libraires est de 30 à 35%, soit de 6 à 7 €.
2. Pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre qu'il est impossible de facturer le port au libraire. 4 € en moins sur sa remise, voire désormais 6,60 € au tarif 2021… il ne lui resterait rien !
3. Pour l'éditeur, donc, s'il consent ne serait-ce que 30% et prend en charge 4 € de port, il lui reste 10 € (50%)… et seulement 7,40 € (20 - 6 - 6,60) au tarif 2021 – le total de ses frais dépasse 60% !
Ironie du sort : la Poste se trouve, ici, mieux rémunérée que le libraire… et deux fois plus que l'imprimeur ! N'oublions pas que sur ces 7,40 €, l'éditeur devra financer environ 1,60 € de droits d'auteur et 3 € de frais d'impression (tirages modestes). Son “reste à vivre” pour se rémunérer descend à 2,80 € par livre.
Et pour les ventes en ligne ?
Dans le cas des ventes en ligne, la marge de l'éditeur est-elle plus importante ?
La réponse est affirmative, pour deux raisons :
- Sur un site web comme celui des éditions AO, les commissions versées au prestataire informatique sont de l'ordre de 15% tout compris, ce qui laisse plus de marge de manœuvre. Sur Amazon, en revanche, nous devons acquitter 35% de remise, tandis que le port remboursé est de l'ordre de 2,20 €.
- Les acheteurs en ligne sont invités à payer des frais de port. Mais on sait qu'il y a des limites ! Combien, parmi vous, lectrices et lecteurs, acceptent de payer 6,60 € de port pour recevoir un livre à 20 € ? Pas beaucoup, j'en suis convaincu ! Aussi sommes-nous contraints de réduire ces frais de port à 2 ou 3 €, ce qui est déjà beaucoup.
Dans l'exemple du Diable de Montchat, le site des éditions AO vous le propose en ligne avec des frais de port limités à 1,94 € (lettre verte 100 g).
Conclusion: n'assassinez pas les “petits” éditeurs, mesdames et messieurs de la Poste
“I had a dream” : que la Poste conserve une (petite) mission de service public en favorisant la fluidité des échanges sur le territoire. Avec des tarifs “raisonnables”, de l'ordre de 2,50 € pour un livre de moins de 500 grammes, ça resterait jouable, et développerait l'activité du secteur. C'était le rôle des missions de service public : être des accélérateurs de rentabilité, et donc d'activité, pour l'économie. Tout le monde s'y retrouvait.
Proposition d'action : “Joyeux Noël, la Poste !”
Voici ce que je vous propose :
99999 La Poste