01 avril 2025

Une faute d'orthographe dans notre Constitution ?

En lisant l'essai récent – et remarquable – de Benjamin Morel Le Nouveau régime (Passés / Composés), j'ai appris avec amusement que notre Constitution a comporté durant près de 60 ans une faute d'orthographe, qui plus est dans un article majeur, le fameux article 16.

L'article 16 expose les conditions, précises et multiples, autorisant le Président de la République à prendre les pleins pouvoirs. Les voici, la phrase commençant par "lorsque" :

  • Les institutions de la République
  • L'indépendance de la Nation
  • L'intégrité de son territoire
  • Ou l'exécution de ses engagements internationaux

…la phrase se poursuit par "sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu…"

Or, si l'on observe l'énumération, on trouve 4 termes au féminin : institutions, indépendance, intégrité et exécution. Il aurait donc fallu écrire "sont menacées" au féminin.

En consultant le Journal Officiel du dimanche 5 octobre 1958 faisant état de la promulgation de la Constitution, l'accord au masculin apparaît bel et bien :


Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, car une modification du texte a été effectuée en juillet 2018. On remarque que cette modification ne s'apparente pas à une révision de la Constitution, juste à la rectification d'une erreur dite "matérielle" :


Le site du Conseil Constitutionnel a mis à jour l'orthographe :


…tandis que Légifrance garde la trace de l'erreur initiale en l'explicitant :


Ce billet de blog est publié le 1er avril 2025. Attention : il ne s'agit en aucun cas d'un "poisson d'avril", vous pouvez vérifier !

24 février 2025

Quelques couacs quoi qu'on en pense

Quoique je ne sois pas spécialement à l'affût lors de mes lectures récréatives, l'une des coquilles sur lesquelles je tombe très souvent porte sur la confusion entre "quoique", en un seul mot, et "quoi que", en deux mots, occasion d'autant de "couacs" orthographiques.

L'encadré ci-dessus est extrait d'un génial dictionnaire de l'orthographe et de l'expression écrite (Le Robert, épuisé depuis trop longtemps) dans lequel, quoi qu'il arrive, je trouve toujours la solution à mes hésitations.

De fait, "quoique" (conjonction) a un sens proche de "bien que", comme dans l'exemple, "quoique malade, il voyageait beaucoup", alors que "quoi que" signifie "quelle que soit la chose que", en particulier dans l'expression couramment employée, "Quoi qu'on en pense" (ou encore : quoi que nous en pensions).

S'ajoute à cette règle souvent oubliée la question de l'élision, autrement dit des apostrophes. Quoique (tout comme lorsque et quelques autres) gagne à ne pas être suivi d'apostrophes dans nombre de cas, pour faciliter la lecture. Les avis sont partagés, il n'y a pas de consensus absolu, mais je trouve, pour ma part, plus élégant de ne l'élider que devant il(s), elle(s), on, un et une (quoiqu'elle…), et de ne pas placer d'apostrophe avec d'autres mots, comme dans "quoique en danger" ou "quoique imbécile" par exemple…

Lors d'une discussion récentes avec des auteurs, ils m'ont signalé une autre coquille fréquente qui oppose les deux sens du mot "quelque(s)", selon qu'il est employé comme adjectif (indéfini) ou comme adverbe.

L'usage le plus courant est bien sûr "une petite quantité, un certain nombre de", et le mot est alors au pluriel, comme dans "quelques jours". Mais il existe un autre usage, bien commode pour éviter d'abuser des "environ" et autres "à peu près", qui est l'adverbe, et celui-ci est alors invariable.

Si vous écrivez "Villeurbanne compte quelque 160000 habitants", vous ne dites pas que la ville compte peu d'habitants ("quelques-uns") mais bien que le nombre est approximatif.

Enfin, le "quel que" abordé ensuite par le même dictionnaire nous renvoie au début de ce billet. "Quel que soit", tout comme "quoi qu'il en soit", s'écrivent bien avec des pronoms relatifs (deux pronoms considérés comme un seul).

14 février 2025

Festival Livres en m'Ain (Ambérieu-en-Bugey)

Dimanche 9 février 2025, les éditions AO participaient au Festival Livres en m'Ain (Ambérieu-en-Bugey), dont c'était la seconde édition. Il était organisé conjointement par l'Association des Editeurs Solidaires – dont les éditions AO sont l'un des adhérents –, la Municipalité d'Ambérieu-en-Bugey et la Communauté de Communes de la Plaine de l’Ain.

Une quinzaine d'éditeurs de l'Association étaient présents, ainsi que d'autres intervenants locaux.


Les éditions AO présentaient ce jour-là la collection des enquêtes lyonnaises du commissaire Séverac, de Jacques Morize, les romans noirs d'Henry Carey, en présence des deux auteurs (voir photo !), tandis que je me chargeais de la collection musicale de ma maison d'édition.

Nous avons été sensibles à l'intérêt manifesté par les nombreux festivaliers pour nos livres, en particulier leur fidélité au commissaire Séverac, plusieurs d'entre eux en ayant profité pour compléter leur collection.

Vous trouverez plus d'informations sur cette belle journée sur le site des Editeurs Solidaires, que les éditions AO remercient pour la qualité de l'organisation et de la logistique.

Jean-Luc Tafforeau, 14 février 2025