Tout comme San-Antonio écrit avec la plume de Frédéric Dard, Luc Castillon utilise le traitement de texte de… Jacques Morize (auteur aux éditions AO, NdE). Le parallèle ne s'arrête pas là, puisque ce premier épisode de la série, Steak barbare, est en soi un hommage au créateur de San-Antonio. Le roman date de près d'un quart de siècle et n'a pas perdu de sa verdeur ni de sa truculence. Bonne idée donc, pour Jacques Morize, de le republier sous la bannière Autoédition JM.
Les amateurs du commissaire Séverac y découvriront un Jacques Morize, alias Luc Castillon, survitaminé, déchaîné, qui ne rate aucun calembour ni aucune péripétie dans une aventure mouvementée d'un as du terrorisme, en butte à un groupe d'ultragauchistes en train de se faire noyauter par de dangereux criminels internationaux – au premier rang desquels le sinistre Komheinpo (qui est loin d'être sourd).
Note en passant : il faudra créer de toute urgence un dictionnaire des personnages de la saga Luc Castillon, d'ailleurs, les jeux de mots faisant florès.
Jacques Morize fait montre d'un sens du scénario déjà aiguisé dès ce premier roman. L'action est soutenue, le “héros” morfle sacrément… heureusement qu'il se ménage de (très, trop ?) nombreux “repos du guerrier” chemin faisant ! Quant à son acolyte Stacchi, la ressemblance avec Bérurier saute aux yeux, même au non-spécialiste de San-Antonio.
Une lecture récréative pour un éditeur : eh bien oui, lire un de “ses” auteurs dans un livre dont on n'est pas l'éditeur, c'est bien agréable ! On cesse de chicaner sur la typographie pour se laisser porter par l'action et le suspense. Et on passe quelques heures bien agréables, émaillées d'éclats de rire irrépressibles.
À noter une élégante subtilité dans les temps de conjugaisons : Luc Castillon raconte à la première personne, au présent de narration. Les inserts subjectifs, lorsque l'action n'est pas “vue” par Castillon, le sont au passé simple. Nous avons apprécié ce parti bienvenu, tout en contrastes.
Pour vous procurer le roman, rendez-vous sur le site de Jacques Morize, en particulier la page “Commande”.