Tout comme il existe des “moyens métrages” dans le cinéma, ce texte est une longue nouvelle – ou un roman bref, selon les mesures adoptées. Il est édité sous la forme d'un joli livret agrafé format A5 d'une cinquantaine de pages, agréable à manipuler et au prix modique (5 euros).
Nous avons retrouvé avec plaisir le style acéré de Céline, d'un humour souvent dévastateur qui fait mouche. Ce polar introduit un inspecteur de police doté d'un chien capricieux, Edison, “fan de la télé en général et de Julien Lepers en particulier” (sic !). Dans la firme de cosmétiques bio Natural Beauty, Églantine et Jeanne-Marie disputent un perpétuel concours de sarcasmes, qui laisse froid leur patron, monsieur Pois… À des centaines de kilomètres de là, la tombe de Jim Morrison est profanée.
Et un assassinat est perpétré – on ne vous en dira pas plus sur ses circonstances, ni quel rapport peut bien exister entre ces deux événements.
L'enquête sera menée tambour battant, l'inspecteur et son chien faisant preuve d'un flair approximatif au début, et finalement efficace.
Intrigue limpide, pièces du puzzle qui s'assemblent avec élégance sans que l'on ait à se gratter la tête, on en viendrait à souhaiter rester un peu plus longtemps avec ces personnages. D'autant que la brièveté du texte n'empêche pas, bien au contraire, de découvrir leur personnalité (en ce sens, c'est le jour et la nuit avec nombre de romans anglo-saxons ou, même après 400 pages, les personnages demeurent toujours aussi désincarnés).
Mais c'est la loi du genre : roman bref, lecture rapide, c'est déjà un tour de force d'en dire tant en si peu de pages.
Restons donc brefs nous aussi et concluons en réclamant une suite, Le retour d'Edison, par exemple…